Vous ne trouvez pas que le quotidien est assommant ? Tous les jours, nous croulons sous les sollicitations, nous sommes abreuvés d’informations dont, pour la plupart, nous n’avons que faire. Médias, collègues, e-mails, réseaux, démarcheurs… tous ce beau monde n’a de cesse de vouloir nous informer de tout et n’importe quoi. Mais ne leurs jetons pas la pierre trop vite : nous sommes nous aussi de puissants pourvoyeurs de nuisances, sans forcément nous en rendre compte. Pourtant vous et moi sommes des gens intéressants, n’est-ce pas ? Alors comment faire pour diffuser de l’information de qualité ?
Apprenons de nos enfants
Les enfants sont fantastiques. Ceux qui me suivent au travers de mes publications auront sans doute relevé mon intérêt à leur égard, par l’évocation régulière de l’approche Montessori. Plus qu’une approche d’ailleurs, c’est une véritable philosophie de vie qui place l’enfant au centre de la réflexion pédagogique, prenant acte de son individualité et de ses incroyables capacités d’apprentissage.
L’une des spécificités qui me surprend le plus est très clairement leur soif d’apprendre et de comprendre. Cette pulsion d’apprentissage se manifeste à travers les différentes actions qu’ils entreprennent, pour peu qu’on leur en donne les moyens. J’ai vu des bambins de quelques années passer un temps considérable à manipuler le matériel de la grande addition, ou encore à assembler les pièces en bois de l’arche romaine.
A la maison, nous avons instauré depuis la naissance de notre premier garçon un moment de lecture avant le coucher. Ce qui me fascine, c’est que ce moment de calme et de sérénité, qui pourrait pourtant s’apparenter à une véritable gageure vu sa récurrence (qui de vous aime faire la même chose tous les jours, encore et encore ?), s’avère être en réalité un moment attendu et très apprécié par nos kids (nous en avons 2). Le fait de pouvoir pénétrer un univers à travers l’historisation et la narration focalise leur attention d’une façon quasi-hypnotique.
Chez les adultes aussi
Lorsque je vois l’attention que portent les enfants à des activités qui mettent en place une trame narrative, je me dis qu’il y a là de quoi nous faire réfléchir. Ce constat vaut aussi bien pour les adultes d’ailleurs. Le succès de certaines séries télévisées tient pour partie à la puissance narrative de l’histoire qui la sous-tend. Tout comme l’addiction que provoquent certains livres que l’on a du mal à lâcher. Ou encore l’obsession que vouent des gamers à tel ou tel jeu diablement bien scénarisé (je parle en connaissance de cause).
Si vous vous intéressez au domaine de la communication, vous avez sans doute déjà entendu parler du storytelling, cette technique de narration qui consiste à raconter une histoire dans le but de renforcer son discours auprès des auditeurs. Ce n’est pas une nouvelle pratique en soi ; le storytelling n’est autre chose que l’élaboration d’une histoire appliquée au monde de la communication. C’est une tendance forte du secteur (surtout outre-Atlantique) qui peine encore à trouver ses marques dans nos contrées helvétiques.
Elle nécessite de connaître les techniques de narration, voire même les techniques d’écriture si vous décidez d’utiliser le storytelling dans votre communication écrite. Quoiqu’il en soit, il faut que votre histoire soit adaptée au contexte et amène une plus-value sémantique. Il ne s’agit pas de créer une histoire pour créer une histoire, comme je l’ai encore récemment vécu lors d’une conférence donnée par une agence de communication du canton de Vaud (je donne le nom au plus offrant).
Racontez des histoires
Dans le storytelling, les ressorts à utiliser sont toujours les mêmes : il vous faut planter le décor (contexte), donner du relief à un personnage (élément d’identification), proposer un challenge (suffisamment fort pour que le personnage soit contraint de le relever) et raconter comment ce personnage a réussi, grâce à son ingéniosité, à relever le challenge avec panache !
Relisez l’Odyssée d’Homère pour vous en convaincre. C’est un ouvrage puissant et intemporel qui raconte le voyage d’Ulysse après la guerre de Troie (je vous recommande notamment l’épisode qui raconte comment Ulysse et ses compagnons s’échappent de l’emprise du cyclope… fascinant !). Et si vous avez 5 minutes devant vous, et que vous souhaitez vivre une expérience visuelle unique, regardez la vidéo de ce show incroyablement bien scénarisé.
Encore un point avant d’aller me resservir un café : votre storytelling n’a pas besoin d’être long, mais il se doit être fort, adapté et univoque. Il peut tenir en quelques phrases, l’essentiel étant qu’il illustre à merveille l’idée que vous souhaitez faire passer. Pour vous exercer, vous pouvez par exemple décider de limiter votre intervention à 1 minute (type elevator pitch). Testez-là ensuite sur vos connaissances, puis adaptez selon le retour de tout un chacun (en conservant tout de même votre originalité). Bon ! Vous savez maintenant quoi faire avant votre prochain event, alors au travail.
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